Nombre total de pages vues

Membres

Messages les plus consultés

mercredi 19 novembre 2008

vous avez dit "service minimum" ?


Demain, les enseignants sont en grève, et la mairie de Vernouillet met en place un « service minimum ». Nous passerons sur ce choix très discutable de la part d’une mairie de gauche. Tout est affaire de personnes et de valeurs, savoir qui on est et pour qui et quoi on roule… (voir plus bas, l’extrait d’un article de Libé.fr du 6 octobre 2008)
Mais, enfin, essayons de comprendre la situation locale au fil des informations (parfois fumeuses) glanées par ci par là : une école maternelle et une école primaire seront fermées et le service minimum sera assuré sur ces 2 sites de 8h30 à 16h30. Dans les autres écoles, les services de garderie du matin et du soir ne seront pas assurés, sauf au Clos des vignes. Comment feront donc les parents qui travaillent ? Devront-ils prendre tout de même une journée de congé ? Alors dans ce cas, à qui et à quoi ça sert ?
Dans « service minimum », il y a « minimum », c’est ce qu’offre la mairie, nous en avons l’habitude. Mais il y a aussi « service », et là, on s’interroge : service aux familles ? même pas. Service aux enseignants grévistes qui ont raison d’être mécontents car ils sont maltraités comme jamais ? surtout pas !
Quelle honte !

« Ailleurs, en France, plusieurs communes restent réfractaires et refusent d'assurer le service minimum dans les écoles.

En Seine-Saint-Denis, seul département francilien touché par l'appel à la grève, les maires des 26 villes de gauche ont refusé en bloc d'organiser un service minimum d'accueil. «Nous refusons d'être complices d'un gouvernement qui remet en cause le droit de grève et la qualité même du service public de l'Education nationale», a affirmé Claude Dilain, maire PS de Clichy-sous-Bois.

La maire de Montreuil, Dominique Voynet, est sur la même ligne: «Nous sommes confrontés à une mauvaise loi, bricolée à la hâte et inapplicable à bien des égards».

Dans le Nord-Pas-de Calais, le maire PS de Lens Guy Delcourt «n'a mis en place aucun accompagnement et se dit prêt à aller devant les tribunaux» pour dénoncer un dispositif qu'il juge inapplicable.

A Lille en revanche, la maire PS Martine Aubry a dit qu'elle respecte la loi, mais qu'elle «est inapplicable parce que nous n'arrivons pas à trouver des gens formés». La ville a d'ailleurs annoncé que des personnels seront mis à la disposition des établissements, mais que «techniquement, on n'aura pas les moyens d'assurer un service partout».

A Toulouse, la mairie (PS) a envoyé vendredi un courrier aux parents d’élèves des écoles publiques de la ville les informant qu’elle sera dans l’incapacité d’accueillir les écoliers dont les enseignants seraient en grève demain. «Dès lors que les enseignants, en grève, ne sont plus dans les établissements, nous nous trouvons dans une situation où l’encadrement est insuffisant, ce qui peut donner lieu à de graves problèmes de sécurité», justifie le maire Pierre Cohen.

Même situation à Saint-Nazaire, où, selon la mairie (PS) la loi sur le service minimum à l’école «laisse beaucoup trop d’approximations dans son application», autant d’éléments qui «conduisent la ville à ne pas précipiter la mise en œuvre de ce dispositif». »

mardi 4 novembre 2008

Histoires de blogs

J'aime beaucoup l'article de ce blogueur de "seconde zone"
son humour
sa philosophie
sa pédagogie ( eh oui il explique les blogs et l'intérêt de ceux-ci comme pas un)
merci JBB
!




Il y a les blogueurs de seconde zone et… il y a les autres. D’un côté, vous, moi et tous les clampins anonymes se piquant d’alimenter le web de leurs réflexions bien senties. De l’autre, des privilégiés qui bloguent à compte public, figues ministérielles s’essayant à la communication moderne. En tête, Christine Boutin, avec un blog au coût pharamineux et à l’audience ridicule.
Quand les ministres se prétendent blogueurs : d’Amara à Boutin, revue de web.

lundi 27 octobre 2008, par JBB

Il me semble…

(Mais arrêtez-moi si je me trompe.)

Il me semble que certains d’entre vous, lecteurs assidus ou occasionnels, sont aussi blogueurs.

Qu’ils entretiennent sur le vaste réseau leur propre espace de liberté.

Et qu’ils y lâchent périodiquement quelques réflexions bien senties et billets itou.

N’est-ce pas ?

Oui…

(Je le savais.)


Il me semble aussi que nous sommes plus ou moins logés à la même enseignes.

Passionnés qui ont résolu de se saisir de l’incroyable opportunité de s’adresser à leurs semblables, facilement et directement.

Et qui profitent de cette tribune disponible à moindre kopeck.

Soit, selon que vous bloguez sur une plate-forme gratuite ou que vous passez par un hébergeur, pour une facture annuelle comprise entre zéros pépètes et quelques dizaines d’euros.

Un luxe accessible.

Et le même privilège pour tous, celui de pouvoir devenir son propre média pour presque rien.


Cette tortueuse introduction (preuve que moi aussi je sais enfiler les lapalissades comme à la parade) avant de constater qu’il est quelques privilégiés à bloguer à compte public.

Membres du gouvernement qui usent des blogs comme d’un outil de communication ministérielle et imaginent trouver sur le web la légitimité qui leur manque par ailleurs.

Des noms ?

Vous les connaissez :

Il y a avait Fadela Amara, blogueuse d’élite devenue la coqueluche des skyblogs avec Pour ma Ville.
Ephémère coup de pub médiatique, soi-disant destiné à recueillir les doléances des jeunes des quartiers, qui a depuis rejoint le grand cimetière des skyblogs.

Où il repose pour l’éternité avec cette épitaphe : « La secrétaire d’Etat s’en bat la race mais… lâche ton comm quand même ».

Il y a Rachida Dati, blogueuse à temps perdu, sans doute connectée entre deux défilés en prison, un passage chez Drucker et trois dîners en viller.
Garde des Sceaux qui se sert de son blog vidéo comme d’une (abominablement chiante et mortifère) vitrine de communication.

Lieu où rien ne bouge ni ne dépasse et où les commentaires trépassent : ceux-ci ont été désactivés, comme un parfait résumé de la conduite de la ministre face à la contestation ou à la critique.

Il y a aussi Roger Karoutchi, skyblogueur au service de l’intérêt général.
Secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement qui a ouvert son espace sur la plate-forme « kikou-lol » pour célébrer les cinquante ans de la Constitution.

Et pour dire aux jeunes, en un langage simple et direct : « Joyeux anniversaire à qui ? Et bien à toi. Car de la même manière que la République t’appartient, cette Constitution est la tienne. Elle parle de nous tous, car elle détermine la façon dont nous concevons la République. »

Une initiative qui part sans doute d’un beau sentiment, justement salué en commentaires par Toons du 62 : « Coucou si ta le ten, passe ecouteii mon nouvo son en ziik persoo et di moi step kess ten pense, mercii. »

Il y a (enfin) la ministre du Logement et de la ville, grenouille qui veut changer de bénitier.
Et s’est payé un très luxueux blog à son nom, audacieusement appelé Le blog de Christine Boutin.

Un lieu au design sobre et efficace, bien loin des gamineries cheap d’Amara et de Karoutchi.

Mais qui ne peut se vanter d’attirer les foules : postée il y a cinq jours, la dernière note de la ministre, Ma vie la nuit…, n’a pour l’instant été lue que par 145 visiteurs.

Autant dire pas grand monde…


On pourrait se gausser de ces pathétiques efforts ministériels pour se montrer sur le web.

Echecs répétés et obligatoires, tant ces gens n’ont rien compris à la magie des blogs.

Et ne s’en servent que comme des relais institutionnels ou des vitrines de communication.

On pourrait s’en moquer, donc, à condition de n’avoir pas lu ce papier du Canard qui, la semaine passée, faisait état du contrat passé entre le ministère de la Ville et la boîte de production Elephant at Work (propriété du sourcilleux Emmanuel Chain), laquelle a monté le site de Christine Boutin et l’alimente en vidéos.

Montant du contrat ?

228 917 €.

Soit beaucoup de pépètes pour pas grand chose, si l’on ramène la facture au nombre de visiteurs.

Sauf à établir le palmarès des blogs les plus coûteux et les moins consultés.


Du blog de Christine Boutin, dont on connaît le prix, et de ceux de Fadela Amara, Roger Karoutchi et Rachida Dati, dont on ignore le coût, je ne retiens qu’une chose.

Le blog est affaire trop sérieuse pour qu’on laisse des ministres faire joujou avec.

Alors : du balai, bande de dispendieux incompétents !

La blogosphère n’y perdra rien.

Et les finances publiques ont tout à y gagner.